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L’obstacle est le chemin, dit le Zen. Il n’y a pas pour chacun un chemin parsemé de plus ou moins d’obstacles. L’obstacle est le chemin. Réfléchissons… ça change tout et donne à la vie son véritable sens.

Parce que Jean-Marie Brouyère avait atteint, effectivement, la maîtrise du pinceau, de la peinture à l’huile, du crayon, du pastel, de la plume à profiler et de la gravure… parce qu’il peignait à l’ancienne, selon les recettes et techniques d’un Van Dick - ou d’un Vermeer - par glacis successifs qui donnent à la matière sa profondeur et sa transparence - parce qu’il avait trouvé le secret des lignes d’union - parce qu’enfin il pouvait peindre le vide… on peut dire qu’il était un Maître.

Nous sommes DANS l’obstacle. Nous sentons à quel point nous sommes dans ce présent, ce chagrin, ce chagrin qui doit être transcendé. Ce n’est pas facile mais c’est cela même : faire de sa vie une œuvre d’art. Tous les arts sont au service d’un seul… qui est l’art de vivre.

Et mourir fait partie de la vie. C’est le grand passage. Jean-Marie avait la foi, nous avions la même foi en l’Ame universelle. C’est son enveloppe charnelle qui est dans ce cercueil, pas son âme bien sûr ! son âme est avec nous, en nous. Elle remercie tous ceux qui lui ont fait ou voulu du bien. Nous sommes ici, ensemble, venus d’horizons différents, c’est l’heure de la grande réconciliation.

Il voulait guérir, il voulait continuer son œuvre. La veille de son départ, il me décrivait la dernière Fractale qui devait contenir de l’or : la Fractale d’or… qui est restée dans son esprit. Il me disait qu’il la voyait mais que le plus important était l’Amour, l’Amour et encore l’Amour !

 extrait d’un texte de Julia Van Haute

lu pour la crémation de Jean-Marie Brouyère